MARC-André Poudrier-Michaud, est ancien espoir du centre Gaétan Boucher (québec). Après une grave blessure, il arrête sa carrière pour se consacrer à l'entraînement. Aujourd'hui au C.E.P.V.R.Q., il nous parle de son rôle.La passion pour la vitesse et la sensation de glisse en patin venait toujours reprendre le dessus
1. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Mon nom est Marc-André Poudrier-Michaud et je suis entraîneur en patinage de vitesse. J’ai commencé à patiner à l’âge de 4 ans et j’ai terminé ma carrière en patinage de vitesse longue piste à 22 ans. J’en suis à ma dernière année au Baccalauréat en Intervention sportive à l’Université Laval, à Québec, Canada. 2. Comment avez-vous découvert le patin de vitesse ? Quand j’étais jeune, mon père aurait bien aimé que je joue au hockey étant lui-même un ancien joueur. Parait-il, selon ses dires, je ne voulais pas y jouer puisque je ne voulais pas recevoir de mise en échec. Mes parents ont donc décidé de m’inscrire dans le club de patinage de vitesse de Saint-Romuald lorsque j’avais 4 ans. Saint-Romuald est une petite ville sur la Rive-Sud de Québec. Mon père devait penser qu’un jour je choisirai le hockey. Cependant, après mes débuts en patinage de vitesse, je n’ai jamais changé d’idée. Il s’agit d’un sport individuel, mais qui demande de s’entraîner en groupe et j’ai eu l’occasion de rencontrer beaucoup de personnes par le biais de ce sport qui sont toujours mes amis proches aujourd’hui.
4. Près de 200 départs en compétitions officielles, n’avez-vous pas exprimé une certaine lassitude ?
Je n’irais pas jusqu’à dire que j’éprouvais une certaine lassitude lors de ma pratique du sport. Il m’est arrivé l’occasion d’être moins motivé lors de moment plus difficile. Il faut comprendre que le patinage de vitesse longue piste est un sport individuel, il s’agit d’une course contre la montre. Alors, lorsqu’il y a perte de motivation ou une perte de forme physique et que les épreuves deviennent très difficiles physiquement, il est possible d’éprouver quelques difficultés mentalement. Cependant, la passion pour la vitesse et la sensation de glisse en patin venait toujours reprendre le dessus. Alors, retourner sur ses lames et patiner éliminaient un peu la sensation de lassitude ou de découragement.
© Fotosport.ca
Quand j’y repense, la décision était quelque peu impulsive de ma part
5. Vous arrêtez les compétitions en 2015, y a-t-il quelque chose qui vous a poussé à prendre cette décision ? Et avez-vous des regrets ? Il y a trois ans, j’aurais probablement dit que j’avais des regrets d’avoir arrêté de patiner. Maintenant, je vis bien avec ma décision, parce que je baigne encore aujourd’hui dans ce sport tous les jours. Il y a deux raisons majeures qui m’ont poussées à arrêter de patiner. Premièrement, j’ai disloqué ma cheville quelques jours avant le début de ma dernière saison. Ma cheville a dû être immobilisée pendant 3 mois. L’immobilisation a été suivie de plusieurs mois de physiothérapie pour m’aider à récupérer. Après mon retour, j’ai vécu beaucoup de difficultés à l’entraînement étant donné la sévérité de la blessure. J’avais de la douleur après chaque entraînement. Après quelques mois de réflexion, j’ai décidé d’arrêter. J’aurais pu décider de prendre un ‘’break’’ d’entrainement pour donner du repos à ma cheville, et recommencer l’entrainement par la suite. Par contre, je voulais aussi aller à l’école et me créer un avenir professionnel. À ce moment de ma vie, j’étudiais dans un programme d’Éducation spécialisée. Ce programme nous montrait comment intervenir et agir pour l’éducation de personnes atteintes d’un handicap. Lors de ma décision, j’en étais à ma deuxième année et je savais que j’avais des stages qui me permettraient d’en apprendre plus sur le métier. En revanche, ces stages m’empêchaient de bien m’entrainer pour quelques jours de la semaine. Je trouvais dur de concilier sport et études en stage. Ce sont les deux principales raisons qui m’ont poussé à arrêter le patinage de vitesse. J’ai eu beaucoup de regrets dans la première année et demie puisqu’au bout de mon stage, j’ai décidé d’arrêter mes études en Éducation spécialisée, et je jugeais difficile de reprendre l’entrainement étant donné ma forme générale du moment.
7. Quel y est votre rôle. Que faites-vous ?
Je suis entraîneur responsable du groupe développement du CEPVRQ. J’ai donc 15 athlètes âgés de 15 à 19 ans sous ma responsabilité. Je travaille de pair avec l’entraîneur-chef du centre, afin de créer la planification de l’entrainement du groupe. Je suis également avec eux sur la glace, 6 jours par semaine. Je dirige le groupe dans les entraînements afin de contribuer à leur développement en tant que patineur. Je supporte également mes athlètes dans leur parcours sportif en donnant des conseils sur la nutrition, une bonne hygiène de vie, l’entraînement et sur des aspects psychologiques. Je suis également présent pour eux lors des compétitions auxquelles ils participent.
8. Vous voyez passer de nombreux jeunes, ils sont amenés à être les champions de demain. Pensez-vous que parmi ces jeunes il y a une nouvelle Kim Boutin ou Alexandre St-Jean ?
Je l’espère ! Je vois du potentiel dans chaque athlète que j’entraine. Certains ont énormément de talent. Cependant, la route vers l’excellence est très difficile et ardue. Les athlètes doivent faire beaucoup de sacrifices pour arriver à être aussi bon que Kim ou Alex. Je ne souhaite que du bien et du succès à tous mes patineurs, quelle que soit la définition de succès selon eux. J’espère qu’ils seront un jour sur la plus haute marche du podium lors d’un évènement de grande envergure. 9. Qu’est-ce qui vous plaît le plus aujourd’hui dans ce que vous faites ? Ce qui me plaît le plus dans mon travail est la relation que j’ai avec mes athlètes. À force de les côtoyer chaque jour, il y a un lien fort qui se crée et de voir leurs progressions et l’atteinte de leurs objectifs me rend très heureux. Ce n’est pas tout le monde qui a la chance de travailler quotidiennement sur le développement humain d’une personne. Le sport permet de faire beaucoup d’apprentissages importants pour toutes les sphères de la vie, mais l’entraîneur se doit d’utiliser les bons moyens d’apprentissage pour le rendre éducatif.
Par Hugo Bâcle
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